SURMONTEZ LA SOUFFRANCE : Les clés des grands courants de pensée
La souffrance est une réalité inévitable dans la vie de chacun. Mais comment l’appréhender ? Est-elle une simple malédiction ou une opportunité pour grandir et se transformer ? Dans cet article, nous explorons comment différents courants de pensée, de la philosophie occidentale à la sagesse orientale, abordent la souffrance et proposent des solutions pour la surmonter.
Pierre
10/14/20248 min read
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Mesdames, Messieurs bonjour,
La souffrance est une réalité que nous expérimentons tous à un moment ou un autre. Mais comment l'appréhender et y faire face ?
Selon différentes philosophies, religions et courants de pensée, la souffrance a des causes bien spécifiques et il existe des clés pour la comprendre et la surmonter.
Dans cet article, nous allons explorer plusieurs courants de pensée pour comprendre la place de la souffrance dans la vie et les moyens d'y faire face
Tout d'abord, il est important de distinguer deux types de souffrance : la souffrance physique, qui vient de la douleur corporelle, et la souffrance mentale, qui découle de nos pensées, émotions et perceptions.
Bien que la douleur physique soit inévitable et fasse partie de la vie, les philosophes et les courants que nous allons explorer se concentrent surtout sur la souffrance mentale, c'est-à-dire celle que nous ressentons à l'intérieur, souvent liée à nos attentes, désirs, et à notre rapport au monde.
C’est cette forme de souffrance que nous allons étudier aujourd’hui.
1- Présentation des différents courants
Pour chaque courant, nous allons aborder plusieurs points :
La vision de la souffrance (Pourquoi la souffrance existe selon eux ?)
Les solutions proposées (Comment faire face ou transcender cette souffrance ?)
Une situation commune : le stress au travail
Problème : Vous avez un travail stressant avec des deadlines serrées, une pression de la part de vos supérieurs, et vous sentez que cela affecte votre santé mentale. La question est : comment chaque courant aborde-t-il ce problème de souffrance mentale liée au stress ?
1.1- Bouddhisme
1.1.1- Vision de la souffrance
Dans le bouddhisme, la souffrance (dukkha) est une réalité fondamentale de la vie, liée à l'impermanence des choses et au désir insatiable des êtres humains. Toute existence est marquée par la souffrance, car les gens s'attachent à des choses temporaires ou illusoires.
1.1.2- Solution proposée
La solution consiste à suivre les Quatre Nobles Vérités et à pratiquer le Noble Chemin Octuple, ce qui inclut la sagesse, l’éthique et la méditation. En apprenant à se détacher des désirs et à comprendre la nature impermanente de l'existence, on peut atteindre l'illumination (nirvana) et échapper au cycle de la souffrance.
1.1.3- Exemple
La souffrance vient de ton attachement à l'idée de performance et de réussite. Le bouddhisme proposerait de pratiquer la méditation et la pleine conscience pour te détacher de l'idée que ton identité est liée à ta réussite professionnelle. La clé serait de comprendre que le travail et les résultats sont impermanents et que le stress n’est qu’un attachement à des attentes extérieures.
1.2- Stoïcisme


1.2.1- Vision de la souffrance
Pour les stoïciens, la souffrance provient principalement de notre attachement aux choses que nous ne pouvons pas contrôler, comme les événements extérieurs ou les actions des autres. Nous souffrons parce que nous avons des attentes irréalistes et que nous cherchons à éviter la douleur à tout prix.
1.2.2- Solution proposée
La solution stoïcienne est de pratiquer l’acceptation du destin (Amor Fati) et de se concentrer uniquement sur ce que l'on peut contrôler : ses pensées, ses actions, et ses jugements. En adoptant la vertu, la raison, et en acceptant l’inévitabilité de la souffrance, on peut vivre en paix, quel que soit le contexte
1.2.3- Exemple
Un stoïcien te dirait de te concentrer sur ce que tu peux contrôler : tes efforts et ta manière de réagir au stress, plutôt que les attentes des autres ou les résultats. Accepter que certaines choses échappent à ton contrôle et trouver la tranquillité d’esprit en remplissant ton rôle du mieux que tu peux.
1.3- Existentialisme


1.3.1- Vision de la souffrance
L'existentialisme considère que la souffrance provient de l'absurdité de la condition humaine et du fait que la vie n’a pas de sens intrinsèque. Cette absence de but universel génère une angoisse existentielle et une frustration face à la liberté infinie dont dispose chaque individu.
1.3.2- Solution proposée
L’individu doit embrasser cette absurdité en créant son propre sens à travers ses choix et ses actions. L'existentialisme propose de prendre la responsabilité de sa liberté, d’agir de manière authentique et de donner du sens à sa vie malgré l'absurdité, ce qui peut transformer la souffrance en un levier pour grandir.
1.3.3- Exemple
L’individu doit embrasser cette absurdité en créant son propre sens à travers ses choix et ses actions. L'existentialisme propose de prendre la responsabilité de sa liberté, d’agir de manière authentique et de donner du sens à sa vie malgré l'absurdité, ce qui peut transformer la souffrance en un levier pour grandir.
1.4- Epicurisme


1.4.1- Vision de la souffrance
Pour Épicure, la souffrance découle de la recherche des plaisirs excessifs et des désirs insatiables, ainsi que des peurs irrationnelles, comme celle de la mort. Les gens souffrent parce qu’ils sont piégés dans un cycle de désirs matériels qui sont souvent source de frustration et de douleur.
1.4.2- Solution proposée
La clé est de modérer ses désirs en se concentrant sur des plaisirs simples et essentiels. En atteignant l’ataraxie (tranquillité de l’esprit) et en cultivant une vie simple, exempte de perturbations inutiles, on peut éviter la souffrance liée aux désirs non naturels et à la peur de l’avenir.
1.4.3- Exemple
L’épicurisme te conseillerait de revoir tes attentes : es-tu en train de poursuivre un désir excessif de perfection ou de reconnaissance ? L'épicurien dirait de te contenter des plaisirs simples dans ton travail, de trouver la satisfaction dans des choses modestes, et de ne pas te laisser envahir par la peur de l’échec ou de la pression.
1.5- Schopenhauer


1.5.1- Vision de la souffrance
Schopenhauer voit la souffrance comme une caractéristique fondamentale de la vie humaine, causée par la volonté de vivre, un désir aveugle et insatiable qui pousse les êtres à vouloir toujours plus. La vie est essentiellement marquée par un cycle de désirs et de frustrations, où le bonheur est rare et éphémère.
1.5.2- Solution proposée
La solution de Schopenhauer réside dans l'ascétisme et la contemplation artistique, qui permettent de suspendre temporairement la volonté. En renonçant aux désirs matériels et en se détachant de la volonté, on peut réduire la souffrance et trouver une forme de paix intérieure.
1.5.3- Exemple
Schopenhauer verrait cette situation comme une manifestation de la volonté de vivre, qui te pousse à désirer toujours plus. Pour lui, il s'agirait de suspendre cette volonté en te détachant de l'ambition professionnelle, en cultivant un regard esthétique ou en adoptant une forme d'ascétisme pour diminuer l’importance de ces désirs matériels.
1.6- Christianisme
1.6.1- Vision de la souffrance
Dans la vision chrétienne, la souffrance est souvent perçue comme une épreuve ou une forme de purification envoyée par Dieu, ou comme une conséquence du péché originel. Elle est aussi vue comme une manière d’imiter le Christ, qui a souffert pour racheter l’humanité.
1.6.2- Solution proposée
La souffrance peut être transcendée par la foi en Dieu et par la prière. En acceptant la souffrance comme une partie du plan divin, et en s'efforçant de vivre selon les enseignements de Jésus, les croyants peuvent espérer la rédemption et la promesse d'une vie éternelle exempte de douleur.
1.6.3- Exemple
Un chrétien pourrait voir le stress comme une épreuve envoyée par Dieu, peut-être pour te tester ou t’aider à grandir spirituellement. La solution serait d’accepter cette épreuve avec foi et patience, en cherchant la force dans la prière pour traverser cette difficulté et en confiant les résultats à Dieu.
1.7- Résumé
Certains courants considèrent la souffrance comme inhérente à la condition humaine (bouddhisme, existentialisme, schopenhauer), tandis que d’autres cherchent à la minimiser en modifiant nos attentes ou nos désirs (stoïcisme, épicurisme).
Les solutions varient : acceptation (stoïcisme, christianisme), détachement (bouddhisme), création de sens(existentialisme), recherche d'un plaisir simple (épicurisme), mais tous offrent un moyen de rendre la souffrance plus supportable, voire transcendante.
Bien sur il existe une multitude de courants de pensées, qu’ils soient philo, religieux, ou autreL’objectif ici était d’avoir un panel large sans pour autant les traiter tous.
2- A vous de jouer
Maintenant que vous avez découvert ces différentes manières d’aborder la souffrance, je vous invite à réfléchir : appliquez-vous déjà certains de ces concepts dans votre vie ?
Si ce n’est pas le cas, je vous encourage à choisir deux approches qui vous parlent le plus et à les mettre en pratique pendant un mois. Par exemple, vous pourriez essayer de méditer pour développer le détachement, ou adopter une attitude stoïcienne face aux événements imprévus.Pour ma part, cela fait plusieurs années que je mets en place au quotidien les concepts évoqués dans le stoïcisme et l’épicurisme. Et depuis plus récemment les concepts de méditation et d’impermanence de l’existence évoqués dans le bouddhisme.
3- Conclusion
Idée principale : La souffrance, bien qu'inévitable, peut être vue non comme une fatalité, mais comme une opportunité pour grandir ou mieux comprendre le monde. Chaque courant de pensée offre des clés différentes, et en connaissant ces approches, chacun peut choisir celle qui résonne le plus avec sa propre expérience.
Que ce soit par l'acceptation stoïcienne, la recherche d'un plaisir simple avec Épicure, ou la quête d'un sens personnel à travers l'existentialisme, il existe des moyens de faire face à la souffrance qui peuvent nous aider à mieux vivre avec elle, voire l’utiliser comme un levier pour notre développement personnel.